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The Garden (Natural Gesture)

Anne-Renée Hotte

Exposition

À travers l’itération de son corpus Natural Gesture à AXENÉO7, Anne-Renée Hotte étudie des gestes socialement codés, des actes exécutés en collectivité, ou à l’inverse, en toute intimité, qu’elle décline tel un langage sensible — dépourvu de narration —, entièrement visuel et non verbal. L’artiste s’intéresse au dialogue entre les corps  : des individus qui s’entrelacent et s’embrassent langoureusement, d’autres qui, de façons synchronisées, luttent, nagent, marchent, ou jouent du piano, certains ont même recours à des soins personnels. Les corps s’appréhendent, s’ajustent les uns envers les autres par le biais de gestes méticuleusement calculés ou pas, entre concentration et distraction. Les corps se livrent momentanément et spontanément à la caméra de l’artiste alors qu’elle documente chacun des mouvements issus de ces relations humaines avec une grande attention — précision. La proximité et l’intimité résultant de ces instants de rencontre s’avèrent montrées autrement. Dans les galeries, la documentation vidéographique de ces rapports corporels et (inter)relationnels se retrouve juxtaposée aux images troubles d’une végétation sauvage captées aléatoirement par l’artiste durant ses déambulations nocturnes en nature. Les conditions ponctuelles de la prise de ces images évanescentes et effarantes, en plus de l’utilisation de pellicules périmées, ajoutent un grain plus ou moins prémédité aux natures mortes. La série de photographies argentique pourrait sembler intercalée parallèlement à ce lexique gestuel, néanmoins, elle présente, en toute subtilité, une multitude de corrélations formelles avec les vidéos documentaires  : un baiser lingual échangé entre un couple d’adolescents, un combat simulé entre deux jeunes lutteurs, un groupe de nageuses synchronisées, un concert de métal avec un auditoire déjanté, une pose de faux cils par une esthéticienne, une salle de spectacle qui se remplit progressivement en amont de la représentation d’une pièce de théâtre, des cadets en répétition d’une marche militaire, une infirmière qui nettoie le dos d’une femme. Ainsi, par l’association — en opposition — de ces rencontres physiques et esthétiques, Hotte révèle une codification implicite de réseaux culturels et naturels  ; de gestuelles inédites ou simplement inconscientes. Témoins de ces moments émotifs, intrusifs ou, au contraire, intensifs, le visiteur de l’exposition The Garden (Natural Gesture) devient spectateur et, tour à tour, voyeur. 

 — Jean-Michel Quirion

Diplômée en photographie de l’Université Concordia (2010), Anne-Renée Hotte a complété sa maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal en 2016. Son travail a été présenté à l’étranger et au Québec, notamment au Musée d’art contemporain des Laurentides, à la Galerie Artem (Quimper, France), à la Galerie de l’Université de l’Indonésie (Jakarta), à Volta NY (New York, États-Unis), à la Galerie de l’UQÀM (Montréal) et à la Galerie Trois Points (Montréal). Anne-Renée Hotte sera en résidence à PRIM (Montréal) durant l’année 2020. Elle travaille présentement sur une nouvelle œuvre qui sera présentée dans une exposition solo au centre d’art actuel Dazibao (Montréal) en 2020. Anne-Renée Hotte vit et travaille à Montréal.

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