Une grande pile de carnets et de cahiers est disposée sur une surface blanche. Les carnets sont de différentes tailles, certains sont bien remplis avec des pages jaunies, d'autres sont ouverts et révèlent des notes manuscrites. Plusieurs cahiers en spirale sont visibles, certains avec des pages pliées ou froissées. Au centre de l'image, un carnet jaune avec le titre 'ULYSSE 2014' est ouvert.

Crédit photo : François Chalifour et Richard Gagnier.

Atlas de nostalgie

Exposition collective

Exposition

Présentée dans le cadre de la programmation estivale du centre, l'exposition Atlas de nostalgie prend place dans les trois salles d'AXENÉO7.

Soirée d'ouverture le 3 juillet 2024, de 18h à minuit.

Dj set : Rodrigo Medrano / Dj Parfois

Entrée libre
Nourriture : Chloé Berlanga — Sur donations
Bar sur donations
Stationnement gratuit

« Nostos », c’est le retour ; la nostalgie, c’est le mal du retour.

 

La pratique d’écriture de François Chalifour sert de fil conducteur pour réunir les artistes de l’exposition Atlas de nostalgie. Les trois commissaires — Richard Gagnier, Jonathan Demers et François Chalifour — se retrouvent en terre à la fois connue et nouvelle. Ils ont choisi d’articuler l’exposition autour d’une géographie narrative subdivisée en trois espaces (topos) reliés par le thème de la nostalgie : l’éternel retour ; les indices de la nostalgie ; la quête, le voyage, l’aventure.

La nostalgie, par une constante anticipation de ce retour, contient le remède à son mal, le retour lui-même, fut-il indéfiniment différé. L’éternel retour concerne tout ce qui a trait à l’essence même de la nostalgie : le lieu d’origine coordonné au temps de l’absence. Ce sont aussi les départs constamment repoussés, la traversée toujours contrariée, l’arrivée longuement retardée. L’île constitue un paradigme de ce topos originel : Ithaque, cette terre aride et rugueuse, isolée, constitue pour Ulysse un royaume de douceur et de paix. 

La nostalgie est donc à prime abord un concept spatial, géographique. Il implique la distance physique qui sépare l’âme errante de son lieu d’origine, objet d’un désir persistant. Des figures patentes de la nostalgie seraient les exilé.e.s, les émigré.e.s, les voyageur.se.s.

Pourtant il n’y a pas de distance sans temps. L’éloignement physique implique un déroulement temporel. Or, le temps gruge, érode, aplanit. C’est pourquoi les indices de la nostalgie se trouvent disséminés à la manière de symptômes récurrents* révélateurs d’une force opératoire latente. Voir une ruine, par exemple, pointe indubitablement vers le temple qui la précède.

En effet, la ruine agit comme modèle conceptuel de la nostalgie puisqu’elle se trouve quelque part sur l’axe qui sépare le temple de ses cendres éventuelles. Ainsi la ruine peut être le signe de l’effacement définitif engendrant la mélancolie, mais elle peut, en contrepartie, apparaître comme le plan d’un temple à construire, ou reconstruire.

Entre les deux, il y a inéluctablement la quête, le voyage, l’aventure. Il ne peut y avoir de nostalgie sans départ. Il faut quitter son pays, sa terre, ses proches pour que le sentiment de nostalgie s’installe. L’errance est la condition impérative à la nostalgie. Sous cet angle, elle provoque un désir du retour entraînant une quête des origines, un voyage nécessaire et les aventures qui en découlent. Une fois le radeau construit, il reste à quitter l’île, franchir la mer, braver les tempêtes.

 

*Aby Warburg, 1896 - 1929

— François Chalifour

Commissaires

François Chalifour

François Chalifour pratique la peinture, le dessin et l’installation multidisciplinaire. Il a enseigné au Cégep de l’Outaouais, à l’Université du Québec en Outaouais et à l’Université du Québec à Montréal. Docteur en sémiologie, il a contribué, entre autres, aux revues culturelles Vie des arts, Espace sculpture et Espace Art Actuel, Liaison et à la revue internationale de sémiotique Visio. Il a été membre pendant 15 ans et président pendant 8 ans du conseil d’administration du Centre d’artistes AXENÉO7 à Gatineau. Il a été aussi membre et coprésident de la Société canadienne d’esthétique pendant 14 ans. Il a fondé en 2010 et animé jusqu’en 2015, avec Diane Génier (1956 - 2015), le Groupe Hécate, consacré essentiellement à l’exploration du dessin sous toutes ses formes.

Jonathan Demers

Jonathan Demers a été de passage au département d’histoire de l’art de l’UQAM de 2001 à 2008 pour y faire son baccalauréat et sa maîtrise. Il a été directeur du centre d’artistes AXENÉO7 à Hull de 2008 à 2014 avant d’occuper son poste actuel de directeur général et chef de la conservation du Musée d’art contemporain des Laurentides (MAC LAU). Il a aussi participé à la mise en place d’initiatives de collaboration telles que le projet Complot ou la revue HB. Il a collaboré avec plusieurs centres d’artistes et institutions, en plus d’avoir enseigné l’histoire de l’art au Cégep de l’Outaouais. Il a dirigé plusieurs commissariats, notamment les projets Amour Anarchie et les Salons chez AXENÉO7, l’exposition Raccord de Numa Amun au MNBAQ (2019) ainsi que Quand la collection prédit l’avenir au MAC LAU (2019 - 2024).

Richard Gagnier

Richard Gagnier est Chef du service de la restauration au Musée des beaux-arts de Montréal depuis 2007. Sa pratique porte sur la restauration-conservation de l’art contemporain. Il fut membre du groupe de recherche de l’alliance DOCAM (2005-2010), et d’une équipe dirigée par Francine Couture s’intéressant aux enjeux de la réexposition de l’art contemporain (2003-2012).

Parallèlement il agit comme commissaire indépendant en particulier avec le centre AXENÉO7, dont il fut membre du conseil d’administration pendant plus de 15 ans (1987-2005). Ces dernières années, il a conçu In collabo Hadès, entrecroisant les œuvres de collaboration entre François Chalifour, Marc Audette et Diane Génier (2015), un projet monographique avec Marie-Claude Bouthillier (2018) ; Cartes sur table, au musée d’art contemporain des Laurentides ; de même qu’une exposition des oeuvres de Lisette Lemieux, Consonance, à la fondation Molinari (2019).

Il a été membre du conseil d’administration du centre de documentation Artexte pendant 9 ans (2009-2018), dont 4 ans en tant que président.

Artistes

Hannah Claus

Artiste Kanien’kehá:ka et anglaise, Hannah Claus explore l’ontologie Kanien’kéhá:ka en tant que relations matérielles et sensorielles dans sa pratique artistique. Élue à la confrérie nord-américaine Eiteljorg en 2019 et récipiendaire du Prix Giverny 2020, ses œuvres font partie de diverses collections publiques, dont le Musée des beaux-arts du Canada et le Musée des beaux-arts de Montréal, entre autres. Claus habite à Tiohtià:ke | Montréal et est membre de la communauté Kenhtè:ke | Tyendinaga.

Daniel Corbeil

Daniel Corbeil, originaire de l’Abitibi-Témiscamingue, suscite un questionnement très actuel quant aux effets des changements climatiques sur le paysage. Ses constructions rétro-futuristes posent les limites de l’architecture et du génie contemporains sur l’environnement.
Ses œuvres font partie de diverses collections publiques et muséales. En 2018, les éditions Plein sud et le MA Musée d’art de Rouyn-Noranda ont consacré une monographie à son travail des vingt dernières années.

Josée Dubeau

Josée Dubeau observe d’un œil critique l’architecture et le design de mobilier moderne et plus récemment la perspective linéaire. L’orthogonalité qui en découle détermine, pour elle, notre rapport quotidien à l’espace.
Le parcours de Josée Dubeau est ponctué de résidences internationales. Josée Dubeau a été chargée de cours en dessin et en sculpture à l’Université d’Ottawa et à l’UQO durant 15 années. Ses œuvres se retrouvent dans de nombreuses collections au Québec, au Canada et en Europe.

Mathieu Gaudet

La sculpture de Mathieu Gaudet, très souvent empreinte de peinture, soulève les rapports paradoxaux entre la vision qu’il suppose bidimensionelle et la réalité tridimensionnelle de l’objet physique. Ce constat l'entraîne dans une exploration des liens entre surface et profondeur autant que couleur et matière.

Mathieu Gaudet est originaire des Laurentides. Après des études à l’Université Concordia, un séjour prolongé à New York aura eu un effet déterminant sur sa pratique. Son travail a été exposé dans des expositions au Québec, au Canada, en France et au Japon.

Diane Génier

Diane Génier a développé les techniques et les matériaux du dessin : papier, projection, ombre, installation, vidéo, nouveaux media, espace virtuel, feu et flammes. Sa pratique abordait l’espace personnel, examinant la part de récupération dans l’unicité du regard. Ses dernières œuvres exploraient les rapports entre la construction et la lecture de l’image et la mémoire en tant que lieu d’archivage, source et structure du geste et du tracé.
Diane Génier fut l’une des membres fondatrices du centre d’artiste AXENÉ07 (1982) et du centre de production photo-vidéo-nouveaux média DAÏMON (1986). Elle mena parallèlement à sa carrière artistique une carrière en administration des arts : direction et gestion administrative des programmes d’expositions et d’activités.

Diane Génier est décédée le 31 mai 2015 des suites d’un cancer ; tout au long de sa maladie, elle a travaillé à sa production artistique, principalement au sein du Groupe Hécate, fondé en 2010 par François Chalifour. (F.C.)

Jérôme Havre

Jérôme Havre s'inspire des dioramas d'histoire naturelle dans les musées et zoos. Son travail porte sur les questions d'identité, de territoire et de communauté dans la représentation et la perception de la nature à travers nos filtres culturels.
Il a reçu plusieurs bourses du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts du Québec, du Conseil des arts de l'Ontario, du Conseil des Arts de Toronto. Depuis 2001, il expose ses œuvres en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord.

Catherine Lescarbeau

Catherine Lescarbeau s’intéresse à la relation entre l’art conceptuel et la critique institutionnelle ainsi qu’à la pertinence de ces approches aujourd’hui. Elle nous fait voir dans ses installations, à travers des objets simples issus de l’expansion industrielle colonialiste, la relation entre culture et nature à l’intérieur des espaces corporatifs et institutionnels.
Catherine Lescarbeau poursuit des études de doctorat en Études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal. Elle a participé à plusieurs expositions individuelles et collectives au Québec et en France .

Ed Pien

Le travail d'Ed Pien plonge dans le temps, la sensibilité de la nature, la mémoire, la représentation des traumatismes, la résilience et l'empathie.

L'artiste canadien d'origine taïwanaise Ed Pien est titulaire d'un baccalauréat spécialisé en beaux-arts de l'Université Western et d'une maîtrise en beaux-arts de l'Université York. Il a tenu de très nombreuses expositions entre autres à Ottawa, New York et Londres. Il a participé à des biennales à Montréal, Sydney, Moscou, Pékin, Curitiba et Asunción.

Je tiens à remercier tous les aînés qui participent à ce projet en cours à San Agustín, Cuba, y compris Eidy Rosa Marrero.
Je remercie également Catherine Sicot, conservatrice et productrice de ce projet à Cuba.
Autres rédacteurs : Vlad Lunin, Nestor Siré, Juan Manuel Perez et Johannes Zits.

Jean-Yves Vigneau

Né aux Îles-de-la Madeleine, Jean-Yves Vigneau a cultivé ses liens affectifs et esthétiques avec le paysage et la culture maritimes. Il a traduit cet attachement dans un corpus de sculptures, installations, dessins, photographies et vidéos.

Jean-Yves Vigneau a réalisé une trentaine d'œuvres publiques, présenté de nombreuses expositions individuelles et a participé à plusieurs événements d'art au Québec, au Canada, au Brésil, en Europe et aux États-Unis. Il a été lié au Regroupement des centres d'artistes autogérés du Québec et aux centres d'artistes AXENÉO7, DAÏMÔN et AdMare.

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