oeuvre d'art ayant l'allure d'un os est placé sur un socle blanc

Maude Bernier Chabot, Vénus endormie, 2022.
Photo : Jean Michael Seminaro

pièce contre pièce

Maude Bernier Chabot

Exposition
Discussion d'artiste

Une discussion avec l'artiste Maude Bernier Chabot aura lieu le samedi 29 octobre 2022 à 15 h dans les galeries d'AXENÉO7.

La discussion sera précédée d'une dernière ascension de l'oeuvre Mirador de l'artiste Josée Dubeau, aux abords du Ruisseau de la Brasserie.

Entrée libre
Stationnement gratuit

pièce contre pièce

MAUDE BERNIER CHABOT

Le projet d’exposition pièce contre pièce apparait comme une figure de l’indéterminé. Les œuvres qui le composent portent l’ubiquité d’une existence trouble (multiple) ayant pour qualité de nous laisser aux prises avec l’indécision comme unique possible. Dès lors, l’enjeu est physiquement confrontant, celui de percevoir la complexité d’un corps autopsié dans sa dimension à la fois sensible et matérielle.

Pour Maude Bernier Chabot, l’objet sculptural découle d’un exercice de mutation. Privilégiant la technique du moulage pour sa capacité à métamorphoser une matière en une autre, elle octroie à la forme un nouvel assemblage qui brouille ses identités – de nature, de genre. Plaçant au centre de cette recherche le corps comme chair sensible et affectée, cette sélection d’œuvres produites sur une décennie ouvre sur cet organe complexe qu’est la peau – soutènement, couvrante, protectrice, subjective, ouverte, libidinale.

L’incertitude et son malaise devant certaines de ses figurations se déplacent de la représentation vers une évocation plus ténue, quelque chose de plus ambiguë qui interpelle toujours la présence du corps face à ce qui se place devant soi. L’apparition des formes se dessaisie de toute ressemblance afin de déplacer l’expérience rationnelle vers le corps qui ressent, confronté à une nouvelle physicalité dont les contours demeurent difficiles à discerner.

Vénus endormie est à cette image le portrait maculé d’un genre complexe empreint de féminin et de masculin, constitué de plaisir et de douleur. À cette représentation, Nids apportent une bestialité plus grande en s’inclinant telle une collection de fétiches offerts à l’autel des désirs. À son extrémité opposée, le corps plié de Vestibule devient la relique immaculée d’une promesse inespérée dont la fragilité rendra l’existence impossible. Souffles est la trace première de cette marque obligée qui annihile toute idée de pureté, extraction difficile à envisager et qui pourtant trouve dans la plasticité de sa mémoire la force nécessaire à son passage.

Aux contours de ces exemples qui ponctuent pièce contre pièce, on rencontre une profonde réflexion sur la matière comme épiderme d’une relation perméable entre l’intérieur et l’extérieur. Ces objets existent comme des intermédiaires capables de rendre manifeste les plis et replis des identités réunies.

— Jonathan Demers

Diplômée du baccalauréat en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal (2009) et de la maîtrise en sculpture de l’Université Concordia (2015), Maude Bernier Chabot a obtenu la bourse du Conseil de recherches en sciences humaines en 2012, les Prix Yvonne-Bombardier en 2015 et Elizabeth Greenshields en 2016. Elle est récipiendaire de plusieurs bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada.

Son travail a notamment été présenté en 2022 au centre d’artistes Diagonale à Montréal, au Musée d’art de Joliette (2018), à Struts Gallery & Faucet Media Arts Centre à Sackville au Nouveau-Brunswick (2018), à L’Oeil de poisson à Québec (2016), à Circa (2016) et SKOL (2015) à Montréal et à la galerie Yvonne Bombardier à Valcourt (2016. Maude Bernier Chabot vit et travaille à Val-Morin dans les Laurentides.

L'artiste remercie le Conseil des Arts du Canada pour leur soutien.

Partenaires