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How Thick is a Border?

Guillermo Trejo

Exposition

Durant sa campagne électorale, le président Donald Trump s’est engagé à la construction d’un mur entre les États-Unis et le Mexique. Alors qu’il existe déjà une série de murs et de clôtures entre les deux pays, Trump insiste sur l’édification d’un immense mur en relançant des discussions sur le mouvement des peuples légaux et illégaux entre les États-Unis et le Mexique. Plus récemment, Trump et son administration ont séparé des familles à la frontière, placé des enfants dans des camps de détention et refusé l’entrée à la « caravane des migrants » qui demandait l’asile.

Dans How Thick is a Border? (2019) une nouvelle installation à AXENÉO7, l’artiste canado-mexicain Guillermo Trejo a fabriqué son propre mur en contreplaqué peint en noir. Sa construction fait non seulement référence à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, mais à d’autres barrières au niveau mondial. Cette installation remet en question les méthodes arbitraires et oppressives avec lesquelles nous maintenons et surveillons les frontières.

Comme l’écrit l’historien politique Benedict Anderson, les nations existent en tant que « communautés imaginées » où ceux qui se trouvent à l’intérieur de ses frontières imaginent une compréhension partagée de l’appartenance façonnée par des institutions politiques, culturelles ou religieuses. Cette solidarité imaginée permet à la gouvernance d’exercer un pouvoir oppressif. Une frontière cherche définitivement à séparer « ici » de « là » et « nous » de « eux ».

Le travail de Trejo utilise le texte plutôt que les images qui ne sont pas les siennes. Trejo utilise la rhétorique et la simplicité de l’affiche politique souvent associée à la politique de gauche, comme le montrent les affiches du groupe mexicain taller de gráfica ou encore, les affiches de mai 1968 à Paris. Les textes de celui-ci sont généralement abstraits et permettent aux spectateurs de tirer leurs propres conclusions. Ici, les mots « How Thick is a Border » attirent l’attention sur l’idée absurde de marquer un territoire et de revendiquer sa souveraineté.

Inspirée des images des conceptions à la fois brutaliste et constructiviste du mur-frontière américano-mexicain de Trump, la construction de Trejo nous rappelle le pouvoir que nous donnons aux frontières en tant que ligne de division imaginaire qui continue de renforcer la limitation entre le « eux » et le « nous ».

— Anna Khimasia

Guillermo Trejo est un artiste mexicain basé à Ottawa. Il a complété son baccalauréat en beaux-arts à l’École nationale de peinture, sculpture et gravure de Mexico avec une spécialisation en gravure. Il a déménagé au Canada en 2007. L’expérience de l’immigration et de la distance a façonné le travail de Trejo. Depuis son arrivée à Ottawa, il a obtenu une maîtrise en beaux-arts de l’Université d’Ottawa et a été un membre actif de la communauté artistique. Il a exposé à la Galerie d’art d’Ottawa, à la Galerie SAW Gallery à Ottawa et dans d’autres centres d’artistes autogérés à travers le pays.

En 2014, il a participé à la Biennale de Québec et a été sélectionné pour le Prix RBC des artistes émergents. Il a été artiste en résidence à Creative Fusion à Cleveland et au Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul. En 2014, Guillermo a également reçu la subvention pour artistes mexicains Fondo National pour la Culture et les Arts au Mexique (FONCA), ainsi qu’une subvention de production du Conseil des Arts du Canada. De plus, Trejo a travaillé comme consultant en recherche pour le Musée des beaux-arts du Canada. Il enseigne à la Ottawa School of Art (OSA) et dirige le OSA Editions, un projet qui invite les artistes locaux à créer des tirages à édition limitée dans le studio d’impression OSA.

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