une main qui tient un petit objet en métal s'apprête à l'utiliser sur un amas de matière grisâtre ressemblant à de l'argile

A History of an Object in 100 Years

Juan Ortiz-Apuy

Exposition

Avertissement de contenu : l'exposition contient des images graphiques (mort, animaux morts, sang) et des images d'un point de vue occidental biaisé.

Exposition résultant du programme Autorésidences.

Autorésidences est un programme de résidences à distance initié par AXENÉO7 dans le contexte exceptionnel de la pandémie afin de continuer à soutenir la recherche et le développement des pratiques en art actuel.

Pour la première fois, tous les gens pouvaient voir, de leurs propres yeux, les personnes et les objets d'autres époques et de lieux lointains. L'image imprimée a marqué la vie de chacun d'entre nous, modifié nos goûts, influencé nos idéaux et enrichi nos souvenirs.

— Romana Javitz (1939)

A History of an Object in 100 Years [Une histoire d’un objet en 100 ans] est une installation multimédia composée de diapositives 35 mm, d'ampoules de chambre noire suspendues, et de quatre projecteurs automatiques à carrousel présentés sur des sculptures métalliques à revêtement en poudre.

Les images représentant des mains tenant ou présentant un objet à l'appareil photo ont été sélectionnées dans l'ensemble de la collection de magazines National Geographic du 20e siècle. Les images ont ensuite été numérisées et imprimées sur pellicule, et classées non pas par ordre chronologique, mais en fonction de la distance focale et de la composition. A l'aide de la fonction de minuterie intégrée aux projecteurs, le déroulement de la séquence d'images est censé être vécu comme une sorte de film se déployant diapositive par diapositive, image par image.

L'accent est mis sur des images de mains, car elles constituent l'interface qui transmet notre relation au monde matériel. Avec nos mains, nous tenons les choses et affirmons nos intentions sur la matière. Le film est en partie une étude des gestes de mains : des mains qui sondent, tiennent, soutiennent, serrent, pincent, affichent, etc.

En l'absence de légende ou d'ordre chronologique, les images ont été organisées en fonction du point de vue du photographe : en les recontextualisant selon le cadrage et la composition. Que dit cette séquence d'images fixes — ce film — sur le magazine ? Ou du regard et de la position du photographe ? En fin de compte, une image a plusieurs vies : elle dépend de l'intention du photographe, du spectateur et du contexte dans lequel elle est présentée. Les images ont également été classées selon quatre types de plans cinématographiques : plan moyen, plan américain, gros plan et très gros plan — en zoomant progressivement et en se concentrant sur les objets et les doigts, et en allant jusqu'à des objets minuscules sur le bout des doigts.

Accompagné des cliquetis des diapositives qui avancent, ce pseudo-film raconte l'histoire de 100 ans d'objets « passant de main en main » à travers l'objectif photographique de ce magazine, avec son histoire compliquée de voyeurisme et sa fascination ethnographique pour les « artéfacts et animaux exotiques » destinés à la consommation du public occidental.

— Juan Ortiz-Apuy

Juan Ortiz-Apuy est un artiste canadien-costa ricain vivant et travaillant à Tiohtià:ke/Montréal depuis 2003. Ortiz-Apuy a un baccalauréat en beaux-arts de l’Université de Concordia (2008), un diplôme post-universitaire de la Glasgow School of Art (2009), et une maîtrise en beaux-arts de la Nova Scotia College of Art and Design (NSCAD University, 2011).

Son travail a été exposé à l’international, dans des lieux tels que Les Abattoirs (France), IKEA Museum (Suède), Pamflett (Norvège), et au Canada à DHC/ART Fondation pour l’art contemporain (désormais Centre PHI, Montréal), Owens Art Gallery (Sackville), Carleton University Art Gallery (Ottawa), MOMENTA Biennale de l’image (Montréal), Manif d’art — La biennale de Québec (Québec), Truck Contemporary Art (Calgary), Museum London (London), Gallery 44 Centre for Contemporary Photography (Toronto), VOX Centre de l’image Contemporaine (Montréal), and The McLaren Arts Centre (Barrie).

Son travail a été récompensé par de nombreuses subventions du Conseil des arts du Canada (CAC), du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et a fait l’objet de critiques dans diverses publications telles que Canadian Art, MOMUS, esse arts + opinions, Montreal Gazette, Le Devoir (Montréal), et Public Parking.

Ortiz-Apuy a participé a plusieurs programmes d’artistes en résidence, notamment au Vermont Studio Center (États-Unis), au Centre Frans Masereel (Belgique) et au Guldagergaard International Ceramic Research Center (Danemark). Ortiz-Apuy est professeur adjoint au département des arts plastiques de l'Université Concordia.

Partenaires