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Se limiter au maximum

Simon Brown + Pavel Pavlov + Marc A. Reinhardt + Maude Veilleux

Exposition

Présentée dans le cadre de la programmation d'automne du centre, l'exposition Se limiter au maximum prend place dans les trois salles d'AXENÉO7.

Avertissement de contenu sensoriel : la salle #2 est dans la pénombre (pièce vidéo). Les vidéo contiennent des images stroboscopiques.

Soirée d'ouverture le 13 septembre 2024, de 18h à 23h.

Dj set : Dj Parfois

Entrée libre
Nourriture sur donations
Bar sur donations
Stationnement gratuit

Le ciel est plein de fumée. Juillet est un mois chaud et humide. Nous travaillons sur une opérette. Dans nos costumes, notre sueur se mêle à l’odeur chimique du ghillie suit, à celle de la terre et des feuilles mortes qui s’amassent et s’attachent à nous ; notre peau de camouflage. Nous restons immobiles, en demi-transe d’asphyxie, dans les sumacs ou sous les ponceaux. Il est agréable de partager ce même refuge.

Le matin, après le café, nous commençons les improvisations musicales : comptines sectaires, bidules MIDI, claviers libres. Nous jouons au jeu du oui. C’est ce qui avance malgré nous dans la rencontre de l’autre. Le corps s’éveille, les doigts se délient. Les appareillages s’accumulent sur les surfaces du patio. La maison s’emplit de visages de sacs en papier, de cordes colorées, de feutres, de fils et de franges.

Pendant la nuit, une souris se cache dans nos habits. Miu Miu la chasse. Nous dormons peu. L’insomnie est une condition mutuelle. Les yeux cernés, nous explorons la banlieue, les terrains vagues, les herbes hautes, les cachettes. Il y a des bungalows et des tentes. Des créatures se dissimulent dans les lisières.

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Se limiter au maximum se réalise dans le contexte de la banlieue nord-américaine, où se trament à la fois la promesse d’une vie meilleure et les effets pernicieux de la croissance exponentielle et de l’accumulation du capital. Une série d’interventions dans les franges de la banlieue initient une géopoétique d’urgence amicale. Pendant la durée de l’exposition, la galerie devient la scène où cette initiation sort du temps ordinaire pour se répéter à l'infini.

À travers la régression ludique et l’extase déconcertante, le beau mensonge opère, ou n’opère pas, selon les moments. Le réel oscille dans le smog omniprésent pendant qu’on se projette un avenir plus vert. Une fatigue s’installe, les corps se rassemblent en quête de repos.

Quatre entités se réunissent autour d’un patio en pointe de diamant pour observer la société du burnout. Elles cernent ensemble des issues possibles à cet épuisement mental et physique de nos corps participant — non sans ironie — à l’épuisement du territoire. Un credo s’impose : se limiter au maximum.

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À LA LIMITE d’un laboratoire. À LA LIMITE d’une opérette. À LA LIMITE d’un film. À LA LIMITE d’une performance. À LA LIMITE d’un poème. À LA LIMITE d’une invitation. À LA LIMITE d’une hypothèse. À LA LIMITE d’une contradiction. À LA LIMITE d’un mariage. À LA LIMITE d’un conte de fée. À LA LIMITE d’un plateau. À LA LIMITE d’un fantasme. À LA LIMITE d’une incrustation. À LA LIMITE d’une balade. À LA LIMITE du maximum. À LA LIMITE d’un chiasme. À LA LIMITE d’une vacance. À LA LIMITE d’une exposition. À LA LIMITE d’un mobilier. À LA LIMITE d’une porte qui s’ouvre. À LA LIMITE d’une porte qui se ferme.

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Quel beau florilège de symptômes. Mais pourquoi poser un diagnostic quand on peut marmonner dans un micro puant ? Faire des pirouettes dans un terrain vague ? Caresser doucement des poils synthétiques ? Pourquoi, donc ?

Un seul moment de joie chasse cent moments de tristesse, nous dit-on… 

Biographie

Le collectif composé de Simon Brown, Pavel Pavlov, Marc A. Reinhardt et Maude Veilleux, est né à l’été 2022 au Patio, un lieu d’hospitalité radicale mettant sous tension la limite entre espace privé et espace public. À travers les arts visuels, l’improvisation musicale, la poésie et la performance, nous adoptons des stratégies expérimentales, à la fois ludiques et formelles, au gré d’interventions posées à même les infrastructures du néolibéralisme et de l’art.

Remerciements

Merci : Daniel Allard, Christophe Barbeau, Vincent Bonin, Édith Brunette, Sarah Chênevert-Beaudoin, Adrian Corbo, Eaubelle Daoust-Cloutier, Andy Eychenne, Dalie Giroux, Lucile Godet, Emma Jacques, Akira Kurosawa, Simon Labelle, Anne Lardeux, Erica Leblanc-Deschatelets, Frank Lemieux, Roland Locqueville, M.A. Marleau, Lieven Meyer, Guillaume Millet, Miu Miu, Mélanie Myers, Maude Pilon, Adrienne Reinhardt, Geneviève Saulnier, William Shakespeare, Alexandre St-Onge, Laura Taler, Jérôme Vogel.

Merci particulier à Ralitsa Doncheva pour son regard extérieur et le montage du film FRANGE IDÉALE. Et à Christophe Barbeau pour la synchronisation et le commissariat impromptu.

Partenaires : Centre de production DAÏMÔN, Conseil des arts et des lettres du Québec, École des arts et des cultures, Éditions Le Clinique et Fondation de la forêt Boucher.

Partenaires