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Photo par Melanie Mathieu, Laura Taler dans Matryoshka Crush

Matryoshka Crush

Laura Taler

Exposition

L’exposition Matryoshka Crush s’inscrit dans le cadre d’une invitation faite à l’artiste d’investir les trois salles du centre. Elle prend la forme d’une installation ponctuée d’interventions spatiales et comprend la projection en continu du film, Matryoshka Crush, dont le récit recommence à chaque heure.

Poison, exorcisme, gender trouble, chant et danse s’entrelacent dans ce récit obscur, drôle et troublant, traversé d’un désir intense et inassouvi. Alors qu’une bande de monstres adorables apparaît près d’une vieille taverne, leurs gestes banals se transforment peu à peu en une série de micro-désobéissances.

Présenté en boucle dans un cinéma improvisé, Matryoshka Crush déploie sa narration en dialogue avec une série d’activations qui révèlent les apparats de la théâtralité dans les différentes salles du centre. Oscillant sans heurts entre la réalité banale et la fantaisie absurdiste, Matryoshka Crush navigue entre installation, art vidéo contemporain, cinédanse et récit personnel.

Le film gravite autour de quatre personnages. Portant une succession de masques superposés, tels des poupées gigognes, Laura Taler incarne : KUKERI, BIG HEAD, HAIRY FACE MEDUSA et LITTLE HEAD — évoquant respectivement la nature et la magie, l’ancien monde, la rage féminine, et l’émerveillement enfantin. Il en résulte une performance viscérale, ancrée dans la matière, qui donne forme à un récit déraciné, peuplé de corps déplacés aux frontières floues et pénétrables. À la fois hilarants, sensuels et troublants, ces personnages se meuvent autour d’un lieu de passage, une vieille taverne. Un endroit où l’on se repose, se lave, se nourrit, prend du plaisir et se divertit — avant de repartir.

À l’image de l’histoire de la poupée Matryoshka — symbole de la culture d’Europe de l’Est, dont les origines remontent à la poupée japonaise Fukurama — Matryoshka Crush amplifie le désir de traduction et de transformation. C’est une lamentation adressée à l’ancien monde, et une méditation sur la manière dont nous sommes enchevêtré·e·s les un·e·s aux autres. Les récits anciens persistent, mais Matryoshka Crush détruit notre fascination pour les conventions narratives, pour mieux ouvrir la voie à la libération et à l’auto-invention.

Biographie
Artiste canadienne née en Roumanie, Laura Taler travaille à la croisée de plusieurs médiums, notamment la performance, le film, le son, la sculpture et l’installation. Son œuvre explore les liens entre la mémoire, l’histoire et le mouvement, et interroge la manière dont le corps peut porter le passé sans en être écrasé. Taler a commencé sa carrière comme chorégraphe en danse contemporaine, avant de se tourner vers le cinéma et les arts visuels. Son travail a été salué pour sa capacité unique à allier résonance émotionnelle, humour subtil et puissance visuelle. Elle a été en résidence au Banff Centre for the Arts, au Centro Cultural Recoleta (Buenos Aires), au Carleton Immersive Media Studio (Ottawa), à l’Ottawa Dance Directive, à Unpack Studio (La Havane), ainsi qu’à l’Institute for Cultural Inquiry (Berlin) en tant que boursière. Parmi ses distinctions figurent un Gold Hugo du Chicago International Film Festival, le prix du Meilleur documentaire expérimental à Hot Docs!, le Best of the Festival du Dance on Camera Festival de New York, ainsi que le Prix Dennis Tourbin pour la nouvelle performance décerné par la Galerie SAW. Plus récemment, son œuvre sonore d’art public MONAHAN a reçu le Prix Héritage en art public 2024 du Réseau des villes créatives du Canada. Pour souligner le 30e anniversaire de son premier film The Village Trilogy, des projections et des classes de maître auront lieu au Canada pendant la saison 2025-2026.

Matryoshka Crush a été créé avec le soutien de Ottawa Dance Directive, Affinity Productions, de la Ville d’Ottawa et du Conseil des arts du Canada.
L’exposition présentée à AXENÉO7 bénéficie du soutien du Conseil des arts de l’Ontario et du gouvernement de l’Ontario, du centre de production DAÏMON, SAW, du Agnes Etherington Art Centre, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada et de la Ville de Gatineau.

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