Leçons de solitude — écrire mes pas sur le chemin

Entre 2013 et 2018, je me déplaçais toujours carnet et crayon en mains. Au début de mon trajet, je sortais mon carnet, l’ouvrais, déposais la pointe feutrée de mon crayon sur la page de droite et tel un sismographe, laissais le crayon marquer sur le papier les dénivellations du territoire, la vibration de mes pas sur le chemin. À la fin de mon trajet, sur la page de gauche, j’inscrivais la date, les rues empruntées et certains éléments issus de mes réflexions. Il est question de l’acte d’écrire autant que de son témoignage, de l’archive ou encore de l’artéfact qu’il produit. J’ai ainsi accumulé les carnets et allongé la liste d’éléments de référence formant un chemin de pensées, une structure à géométrie variable, dessinée et produite dans le temps et la solitude.

Francys Chenier détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques (2010) et une maîtrise interdisciplinaire en art (2015) de l’Université Laval. Outre plusieurs projets réalisés de manière autonome et clandestine, son travail a été présenté dans le cadre d’événements — VIVA! Art Action (Montréal, 2015), Les liaisons artistiques, Musée du Bas-Saint-Laurent (Rivière-du-Loup, 2015) — et d’expositions individuelles dans les centres d’artistes L’Oeil de poisson (Québec, 2018), Arprim (Montréal, 2021). Ses performances ont été présentées notamment au centre DARE-DARE (Ars memoriae — Les Nuits de la poésie, Montréal, 2013) et chez Artexte (Voyage de têtes avec Sylvie Cotton, Montréal, 2015). Il a réalisé des projets de résidence à la Chambre blanche (Québec, 2017) et récemment au 3e impérial (Granby, 2021).

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