Cruising the Echoes of Desire

La nature éphémère de ces lieux inspire O’Hara à opter pour une approche interdisciplinaire afin de visualiser ces espaces queer imprégnés de désir. Par une pratique photographique, vidéographique et installative, il documente ce désir queer et les endroits où ses récits résonnent ; leurs dispositions, leurs structures, leur histoire et leurs physionomies. Alors qu’il se remémore ses propres anecdotes et celles de ses collaborateurs, ce processus culmine comme une archive vivante qui s’inscrit à même l’histoire des communautés LGBTQIA2S+. O’Hara reconnaît que ces espaces se trouvent sur des territoires autochtones non-cédés. Ces sites possèdent une histoire importante qu’il ne peut revendiquer. Toutefois, il tend, à travers ses recherches, à rester sensible à la relation coloniale relative à ces terres.

Cruising the Echoes of Desire se concentre autour d’un site particulier ; une zone connue des hommes allosexuels locaux comme une zone de cruising. Néanmoins, O’Hara tente d’élargir la spécificité de ce site pour y inclure une notion plus universelle du désir. Structurée autour d’une lettre d’amour de l’artiste à ce lieu, l’installation réfère à la romantisation de la nature. À une ère où la majorité de la population mondiale vit en territoire urbanisé, les humains semblent s’être éloignés du monde naturel. Ne s’autorisant à faire que de brefs séjours bucoliques pour ceux étant suffisamment privilégiés et détenant les moyens d’échapper à la ville. En inversant l’extérieur et l’intérieur, O’Hara vise à déformer les perceptions des domaines public et privé, ainsi qu’à étudier l’attachement de la mémoire et de la nostalgie à un endroit ou un objet.